Conséquences de l'effondrement de la ligne d'eau d'étiage de la Loire
Pour faciliter la navigation et répondre à la demande en matériaux de construction, la configuration de la Loire et de son estuaire a été profondément modifiée. 500 millions de m3 de sédiments ont été extraits des Ponts-de-Cé à
Saint-Nazaire en 100 ans, soit 5 fois plus que les apports naturels du fleuve.
Le lit creusé, les marnages ont augmenté à Nantes ; la ligne d’eau d’étiage s’est abaissée de plus de 3,50 m à Bellevue, 2,60 m à Saint-Florent-le-Vieil et 1,60 m à La Possonnière.
Actuellement, elle se trouve sous le niveau du fond du lit de 1900. Si, en basses eaux, le fleuve paraît “de sable”, c’est que l’eau coule aujourd’hui très bas, au fond de ce chenal incisé, alors même que les débits n’ont pas diminué.
Ainsi, à l’échelle de Montjean-sur-Loire, il faut 4 fois plus d’eau aujourd’hui qu’il y a 100 ans pour atteindre le zéro.
Les aménagements pour la navigation fluviale et maritime (fixation d'un chenal de navigation : 500 000 m³ d'enrochement, des kilomètres de digue, 700 épis, plus de 20 bras coupés du fleuve...) ;
- Le dragage industriel du sable à partir de 1970 autorisé dans le chenal lui-même ;
- La suppression de seuils naturels comme Bellevue ;
Sont à l'origine du déséquilibre du fleuve et de l'effondrement de la ligne d'eau. Cela entraîne le comblement de nombreux bras de la Loire, leur colonisation par la végétation et une perte de connexions avec les marais et les boires. Ces assèchements prolongés et la végétalisation du lit, augmentent les risques inhérents à une crue chaque année un peu plus. Cela favorise la montée du front de salinité et la progression du bouchon vaseux, menaçant les prises d'eau potable. Les fondations des ponts et des ouvrages (digue) sont fragilisées par le doublement de la vitesse du courant associé à l'effet de la marée sur plus de 40 km en amont de Nantes. Le paysage des bords de Loire est fortement dégradé. (Reverrons-nous un jour les plages de sable ?)
Les gains escomptés par la restauration de la ligne d'étiage sont multiples :
- une diminution des dommages, lors des grandes crues, qui seront mieux absorbées par un lit restauré, entretenu, avec des bras réactivés...
- une meilleure protection des berges et des digues par la réduction du courant évitant par là-même, d'importants travaux sur les rives et les ouvrages d'art...
- une restauration des paysages des bords de Loire, les plages de sable, les bras, les boires...des cales et des ports fonctionnels, un attrait touristique amélioré ...