L’annonce pourrait être faite avant l’été 2024. L’État a choisi la Loire aval, entre Nantes et Angers, pour accueillir le parc naturel national des zones humides.
La Loire aval, entre Nantes et Angers, pourrait être classée parc naturel national des zones humides. | PHOTO ARCHIVES LE COURRIER DE L’OUEST
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Presse OcéanDominique BLOYET et Emmanuel VautierPublié le 20/02/2024 à 06h06
L’estuaire de la Loire et la Loire aval, de Nantes à Angers, vont-ils devenir parc naturel national des zones humides (PNNZH ?). Selon les sites d’informations AEF et Contexte, l’annonce pourrait en être faite le 15 mars 2024, lors du lancement de la Cop régionale des Pays de la Loire. Ce projet de parc national des zones humides est toujours dans la feuille de route du ministère de la Transition écologique, indique au Courrier de l’Ouest une source bien au fait du dossier. L’annonce ne se fera pas le 15 mars. Le dossier n’est pas prêt.
« Rien n’est encore figé. Il faut beaucoup de pédagogie »
Le timing n’est pas le bon, alors que les agriculteurs maintiennent la pression et que les chasseurs sont vent debout contre le projet. Y a-t-il la volonté de créer un parc national sur la Loire ? Oui. Rien n’est encore figé. Il faut beaucoup de pédagogie . Une officialisation pourrait intervenir avant l’été 2024. Tout dépendra, là encore, du timing politique. La création d’un parc naturel national est extrêmement rare, souligne-t-on en coulisses. C’est notamment un atout touristique, quelque chose de vivant et d’attractif. Il faut compter dix ans pour le concrétiser ». Selon nos sources, l’estuaire ne serait finalement pas compris dans le périmètre retenu. Reste à savoir si ce dernier englobera le lac de Grand-Lieu et le marais de Goulaine comme envisagé dans un premier temps.
La création d’un parc national naturel des zones humides s’inscrit dans la stratégie nationale biodiversité 2020-2030 définie par le gouvernement. Dans ce cadre, il a engagé un processus d’identification de sites pouvant potentiellement répondre aux critères attendus. À l’issue d’une mission entamée en 2021 au cours de laquelle l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) a visité dix-huit sites et rencontré les acteurs concernés, trois « sites d’exception » ont été retenus : les marais de Kaw-Roura en Guyane, la Camargue et l’estuaire de la Loire – Loire aval, dans un périmètre allant de Nantes à Angers et incluant le lac de Grand-Lieu et le marais de Goulaine.
Christophe Béchu et Sarah El Haïry à la manœuvre ?
Jusqu’à présent, la Guyane semblait tenir la corde mais la collectivité a retiré sa candidature. Et la Camargue a été écartée en 2023. Reste donc la Loire aval. Le 23 janvier 2024, interrogé par les représentants agricoles de Loire-Atlantique, le préfet des Pays de la Loire a assuré ne pas être au courant des éléments publiés par les deux sites d’informations. Sollicitée par Presse Océan, la préfecture n’a pas donné suite.
Faut-il voir dans le choix de la Loire aval pour accueillir sur ce PNNZH, l’action du tandem ligérien formé par l’Angevin Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et la Nantaise Sarah El Haïry, en charge dans le précédent gouvernement de la Biodiversité ? La nouvelle ministre déléguée à la Famille n’a pas répondu à nos sollicitations.
De son côté, l’entourage de la présidente de la Région des Pays de la Loire, Christelle Morançais (Horizons) l’assure : « Nous ne disposons d’aucune information. Personne n’imagine que l’on puisse prendre une décision de cette nature sans que les élus du territoire soient consultés ».
Le lac de Grand-Lieu, une zone humide sanctuaire de biodiversité. | PHOTO ARCHIVES PO
Une zone de protection forte
La France compte à ce jour onze parcs naturels nationaux (PNN), trois en outre-mer et huit en métropole, mais pas un seul consacré aux zones humides. Ce 12e parc dédié à ces dernières permettrait à la France de se renforcer, à l’international, son image de protectrice de la biodiversité et lancer un message de sensibilisation à la gestion équilibrée de l’eau dans un contexte tendu en termes de ressources. Les missions d’un PNN sont multiples : la protection du patrimoine naturel et culturel, la connaissance et la recherche, l’accueil du public, l’éducation à l’environnement et la promotion du développement durable dans l’ensemble de l’aire d’adhésion. Le cœur d’un PNN est une zone de protection forte avec une réglementation des activités et de très bons résultats en matière de biodiversité. En moyenne, le budget annuel d’un PNN est de 7 M€, financés à 90 % par l’État, avec 70 agents.