Les crues et les zones inondables

Les Crues

 

La Loire a eu, de tous temps, des crues importantes et des inondations dévastatrices. Avant la construction de la levée de la divatte, les inondations se répandaient plusieurs fois par an dans la vallée. Les crues les plus importantes, à cette époque furent celles qui sévirent en1711 et en 1843. 

Depuis sa construction, la levée s’est  rompue deux fois. Une première fois, à peine fini d’édifier, en 1856 à Saint-Simon. Une seconde fois en 1910 entre la Chebuette et la Praudière.

En 1936 une crue à hauteur de la chaussée, mais sans brèche ni submersion de la digue, mais avec évacuation des personnes vers les coteaux.

En 1982 et 1995 deux crues très importantes mais incomparables aux précédentes en ce qui concerne la hauteur d’eau. Par contre les débits d’eau étaient identiques : 6500 m³/seconde. L'exploitation du sable de Loire depuis 1936 et les modifications du lit du fleuve après 1945 expliquent ces écarts. Mais depuis l'arrêt des prélèvements de sable en 1992, le lit de la Loire a remonté de plusieurs mètres. Il faut également tenir compte des coefficients de marées qui modifient le niveau du fleuve dans le secteur de la Divatte.

 

Crues1
 

Les premières maisons de Saint Julien de Concelles à 4 km de la rupture de la Levée de la Divatte en 1910


Crues 1

Depuis  sa construction, la Levée de la Divatte a cédé deux fois,  Mais n'a jamais été submergée.  Mais, ATTENTION ! Le risque zéro n'existe pas.



Les zones inondables

 

De nombreuses études sur la vulnérabilité du Val nantais, face au risque de crue, nous font dire que le risque zéro n’existe pas. En effet, malgré notre vigilance et les efforts du Conseil Général pour consolider et entretenir la Levée de la Divatte, celle-ci n’est pas un rempart infaillible bien que insubmersible pour le moment. Il nous semble donc important dans ces quelques lignes, d’informer les habitants du Val de Divatte, afin de les sensibiliser et de les rassurer face aux aléas « inondation ».La montée des eaux en Loire est un processus assez lent, qui laissera si il se produit, largement assez de temps, pour mettre les personnes en sécurité malgré l'absence de plan de sauvegarde et d'évacuation.
  Il est important de savoir que le niveau de la Loire est sous la surveillance permanente du réseau CRISTAL (système d’acquisition, de transmission et de traitement des données hydrologiques, opérationnel depuis 1985. Il permet de connaître en permanence les hauteurs d’eau des rivières sur 180 points de mesure et les précipitations pluvieuses sur 70 points situés principalement sur la Loire et ses affluents en amont de Tours, ainsi que sur le cours principal du fleuve jusqu’à Ancenis et sur l'ensemble du Bassin de la Maine.) Il découle de ces informations une carte de vigilance réactualisée deux fois par jour et accessible sur le site du ministère de l’écologie à l’adresse suivante :www.vigicrues.ecologie.gouv.fr

 

Cette vigilance permet de définir plusieurs niveaux d’alerte qui entrainent une surveillance accrue de la digue. La côte de Montjean sert de point d’alerte crue pour la Divatte : à 6m10 un groupe de 20 personnes du conseil général se divisent en 4 équipes (3 sur le terrain avec relève toutes les 8 heures et 1 en réserve) et se relaient 24h sur 24  le long de la digue.Ils surveillent côté Val comme côté Loire toute trace d’infiltration , apparitions de fissure, de renard …sur les 13km de la digue. Ils doivent  faire une fois par jour une inspection à pied de toute la digue. A la côte de 6m40 on passe à 28 personnes (2 de Basse Goulaine 3 de la Chapelle Basse-Mer et 3 de Saint Julien de Concelles en renfort)  avec une intensification des inspections côté val comme côté loire.

 
 
Il reste à mettre en œuvre un plan de sauvegarde et d'évacuation à partir du PPRI ( Plan de Prévention des Risques d’Inondation)  publié en 2001.
 
 
 
 
Et aux maires à publier le DICRIM : (Document d’Information Communale sur les Risques Majeurs) est un document réalisé par le maire dans le but d’informer les habitants de sa commune sur les risques naturels et technologiques qui les concernent, sur les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde mises en œuvre ainsi que sur les moyens d’alerte en cas de survenance d’un risque. Il vise aussi à indiquer les consignes de sécurité individuelles à respecter, consignes qui font également l’objet d’une campagne d’affichage, organisée par le maire et à laquelle sont associés les propriétaires de certains bâtiments (locaux à usage d'habitation regroupant plus de quinze logements par exemple). L’ensemble des dispositions réglementaires concernant le DICRIM est aujourd’hui codifié au Code de l’Environnement (CE), articles R125-9 à R125-14. Elles sont complétées par le décret n°2005-233 du 14 mars 2005 relatif à l'établissement des repères de crues et par le décret n°2005-1156 du 13 septembre 2005 relatif au plan communal de sauvegarde.
 
 
 
 
 
 
Ci-dessous une carte montrant les zones inondables sur la commune de St Julien de Concelles et sur La Chapelle Basse-mer, tirée des travaux de D Mercier et V Jousseaume publiés dans les cahiers Nantais ( n°64 _ juillet 2005)
à lire http://norois.revues.org/index866.html

Zoneinondable big

 

I - Qu'est ce qu'un repère de crue ?

Les repères de crue sont des marques qui matérialisent les crues historiques d’un cours d’eau. Témoins des grandes crues passées, ils permettent de faire vivre la mémoire des inondations que le temps ou les traumatismes peuvent parfois effacer. Ils se présentent sous différentes formes (trait ou inscription gravée dans la pierre, plaque métallique ou  macaron scellé, etc.) et on les trouve sur différents types de bâtiments (bâtiments publics ou privés, quais, piles de pont, etc.).


Repere de crue
 

II - A quoi servent-ils ?


Il est essentiel de laisser des traces matérielles pour sensibiliser, entretenir et transmettre une mémoire collective des crues d’un cours d’eau. Une mauvaise connaissance du phénomène inondation conduit souvent soit à minimiser le risque en oubliant les évènements passés, soit à mystifier une crue ancienne, qui a laissé des souvenirs terribles, car aucune donnée, source ou référence n’ont permis de la relativiser.Les repères de crues font donc partie du patrimoine des connaissances sur les crues et représentent une source d’information indispensable au renforcement de la conscience du risque. Ils permettent aussi, dans le cadre de la connaissance hydraulique des cours d’eau, d’affiner le savoir et l’expertise des crues historiques.


III - Pourquoi les entretenir ?


Ces repères ne sont pas pérennes et le patrimoine qu'ils constituent est fragile et risque de se perdre. En effet les repères peuvent disparaître et l’information qu’ils portent avec. Au cours de leur longue vie, les repères peuvent être victimes de la démolition du bâtiment qui les porte, de sa reconstruction, d’un ravalement de façade, du manque d’entretien ou de l’érosion lorsque la pierre est trop tendre. Chaque repère qui disparaît emporte avec lui de manière irréversible une information précieuse, car rare. Il y a donc urgence à capitaliser ces informations avant la disparition totale des marques témoins des grandes inondations. 
 IV - Une nouvelle obligation pour les maires
La loi nº 2003-699 du 30 juillet 2003 (article 42) a apporté un début de réponse au besoin d’entretenir la mémoire et la conscience du risque et d’éviter la disparition des repères de crue. Il s’agit aujourd’hui de l’article L563-3 du Code de l’Environnement qui impose aux maires de réaliser l'inventaire des repères de crues existant sur le territoire communal et d’établir les repères correspondant aux crues historiques, aux nouvelles crues exceptionnelles ou aux submersions marines.